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 Premiers bombardements :

Le 10 mai 1940, dès 5h00 du matin, les bombardiers allemands attaquent 72 terrains d’aviation du nord de la France (dont Calais, Boulogne, Saint-Omer, Berck…) et de Belgique et détruisent une grande partie des avions de combat alliés. Un de ces avions allemands est touché après avoir survolé en rase-mottes une section anglaise à Merville et il s’écrase à Borre, près d’Hazebrouck, provoquant une épouvantable tragédie. L’appareil attire en effet un grand nombre de curieux parmi les militaires français et la population locale. Malgré les avertissements (incompris) des survivants de l’équipage, rapidement enfermés dans la mairie, des dizaines de personnes entourent joyeusement l’épave quand celle-ci explose, faisant 65 morts : 45 militaires français, 2 aviateurs allemands et 18 civils, ainsi qu’une quarantaine de blessés.

  

Le déploiement des troupes françaises, anglaises et belges :

Le 10 mai 1940 au petit matin, les troupes allemandes attaquent simultanément la Hollande, la Belgique et le Luxembourg. De violents bombardements aériens, visant les aérodromes civils et militaires de l’arrière-pays, les dépôts militaires et les carrefours stratégiques, paralysent la circulation des troupes, déjà submergées par des flots de réfugiés qui fuient l’avance allemande.

A 07h30, les avant-gardes françaises entrent en Belgique. L’armée franco-britannique pivote. La charnière est la ville de Givet. Toujours en consultant la carte ci-dessus, on s’aperçoit que c’est la VIIème armée française (Général Giraud), à l’aile gauche de la manœuvre, forte de 9 divisions basées entre Dunkerque et la Lys, qui a le parcours le plus long à effectuer. Elle sera malgré tout, dès le 10 au soir, aux approches de Bréda.

A la droite de la VIIème armée française, le Corps Expéditionnaire Britannique (Lord Gort) composé de 9 divisions, installé entre Armentières et la région lilloise, fait mouvement pour s’établir entre Louvain et Wavre et renforcer les troupes belges dont le front s’étend jusqu’à Anvers.

A la droite des anglais, se positionne la meilleure des armées françaises, la Ière armée (Général Blanchard), forte de 22 divisions, qui s’installe en travers de la route classique des invasions, la trouée de Gembloux. C’est à cet endroit que l’Etat-Major français attend les Allemands. On y trouve une division complète pour un front moyen de 5 à 6 km.

Toujours plus à droite du front, la IXème armée (Général Corap) et ses 9 divisions occupent les bords de Meuse entre Namur et le canal des Ardennes, aux abords de Sedan. Les fronts y sont énormes, 15 à 20 km par division. C’est un secteur supposé rester passif.

La IIème armée (Général Huntziger) fait suite à la IXème. Son front commence au canal des Ardennes (près de Sedan) et s’étend jusqu’à Longuyon. On a coulé beaucoup de béton dans le secteur, surtout du côté de Montmédy où se termine la ligne Maginot, mais très peu du côté de Sedan. Les fortifications n’y sont pas terminées, les blockhaus manquent de portes blindées, de volets de créneaux et sont seulement protégés par des réseaux de barbelés. C’est pourtant là que, contrairement à toutes les prévisions d’Etat-Major, va se décider le sort de la bataille.

Bilan Militaire Côté Belge : 700.000 hommes engagés  dans le conflit.

Mais la campagne des dix-huit jours a coûté la vie à environ 6.300 militaires belges, sans compter les blessés négligés par les Allemands et qui décéderont plus tard dans des hôpitaux belges. Le sort des militaires belges ne fut pas certain dès la capitulation, car les Allemands ne savaient pas encore ce qu'ils allaient faire d'eux. Des hommes qui avaient été faits prisonniers pendant les combats étaient parqués dans des camps provisoires mal gardés et éparpillés à travers la Belgique, et une notable partie d'entre eux parvint à fuir, 150.000 approximativement. Le reste fit l'objet d'un tri opéré par les Allemands pour sélectionner les hommes qu'ils considéraient comme des spécialistes nécessaires pour faire fonctionner l'industrie, l'administration et les transports en commun du pays occupé qu'ils comptaient bien utiliser à leur profit. À ce titre, un peu plus de 300.000 hommes furent libérés. Parmi eux, un certain nombre d'officiers qui allaient être obligés de pointer régulièrement au siège d'un office de contrôle nommé « OTAD ». Le reste des militaires belges, plus ou moins 215.000, fut transporté en Allemagne, en train ou en bateau. Il resta un peu plus de 105.000 militaires belges dans les camps jusqu’à la fin de la guerre. D'autre part, 770 prisonniers parvinrent à s'évader et 12.476 malades graves furent rapatriés dans le cadre d'accords patronnés par la Croix-Rouge internationale, mais 1.698 prisonniers moururent en cours d'internement.

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