Situation militaire entre les deux guerres

 L'ARMEE BELGE A L'AUBE DU CONFLIT NOUS AVIONS UNE ARMEE DE RESERVISTES UN BELGE SUR DOUZE ETAIT MOBILISE

 Notre armée, péniblement composée, montre des imperfections tant sur le plan structurel que par la nature de son armement et la philosophie générale : sa structure est uniquement fondée sur la défense du territoire. Depuis la loi linguistique de juillet 1938, le recrutement de l’armée s’effectue à l’échelon du régiment sur la base de l’unilinguisme régional. Cette nouvelle disposition entraîne des confusions dans les anciennes unités bien enracinées dans leurs traditions.  Au niveau de l’infanterie de ligne, les 11ème et 14ème régiments sont désormais identifiés comme néerlandophones.  Par contre, les Chasseurs à pied et les Chasseurs Ardennais accentuent leur identité francophone. L’homogénéité des troupes reste donc problématique. Avec une petite tendance de l’amélioration de l’outil militaire, on constate dès 1937 une insuffisance des cadres d’active. Le phénomène est spécialement accentué dans les unités flamandes. Au nord du pays, les classes moyennes et les milieux intellectuels chrétiens se sont longtemps défiés d’une hiérarchie militaire dominée par les "Fransquillons". L’attitude de la troupe va dès lors se ressentir du fait du manque de cadres néerlandophones.

.Carte allemande de 1938

Lorsque, le 03 septembre 1939, le roi Léopold prend officiellement le commandement de l’armée belge, celle-ci, en phase de mobilisation graduelle depuis le 25 août, regroupe déjà des effectifs importants : 16 divisions (12 d’infanterie, 2 de cavalerie, mais motorisées dans les faits - et 2 de Chasseurs Ardennais). Graduellement, les effectifs de l’armée de campagne vont encore augmenter. A la date du 09 mai 1940, elle compte 22 divisions, soit 616.000 soldats sous les drapeaux. L’effort de mobilisation des ressources humaines est assurément élevé. Mais quelle est au juste la capacité de bataille de la machine combattante mise en place au fil de la "drôle de guerre" ?  Néanmoins, à partir d’octobre 1939, l’essentiel de l’armée fait face à l’Allemagne. En août 1939, la ligne K-W, aussi baptisée le « Mur d’acier », va de Koningshooikt (près d’Anvers) à Wavre. Elle doit protéger Bruxelles et le cœur du pays en s’appuyant sur la Place Fortifiée d’Anvers et celle de Namur. Elle combine obstacle antichar continu, "grilles Cointet" et un triple réseau d’abris bétonnés, avec des emplacements d’armes automatiques pour l’infanterie.

Grilles Cointet

Mais en mai 1940, cette position reste inachevée et offre un accès aux invasions.

La motorisation des divisions d’infanterie reste, elle aussi, inachevée même si elle est appuyée par un excellent canon antichar de 47 mm. Elle demeure cependant dépendante de la progression des troupes au rythme d’une marche lente.

     

   Quant à l’armement individuel, il date pour une large part de la « Grande Guerre », de la mitrailleuse Colt au fusil-mitrailleur Chauchat, des fusils Lebel et Mauser (le millésime 1889…).

Le Corps de Cavalerie, complètement motorisé en1938, souffre pour sa part d’un manque de protection, faute de véritables chars de combat. Vu ses moyens, la cavalerie fonctionne surtout comme un corps de fusiliers. Les motocyclistes sont aptes à réaliser opérations de reconnaissances mais incapables de soutenir un combat frontal. Quant aux Chasseurs Ardennais, devenus grâce à leur motorisation poussée, cette unité d’élite de l’armée belge, ils sont orientés vers une mission stratégiquement discutable. Formant au sud de la Meuse l’ossature du "Groupement K" du général Keyaerts, ils sont simplement chargés, lors d’une invasion, de se retirer sans combattre, attendu que l’ordre qu’ils ont reçu est d’observer l’ennemi et d’opérer des destructions, mais pas de se battre sur place. L’artillerie, hormis l’excellent "‘47" antichar et la pièce moyenne de 120 mm, est restée, elle aussi, largement à l’heure de 1918, alignant encore un grand nombre de "75" de campagne principalement hippomobile. : pièce valable, certes, mais qui date de la fin du 19ème siècle.

  

L’aviation militaire, elle, se résume en trois régiments en étalant d’antiques "coucous" à bout de souffle. Elle ne peut compter que sur une escadrille plus moderne de "Hawker Hurricane".

Hawker Huricane MK de la 350ème Escadrille.

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